En route vers la Miramichi

Lorsque tu es né dans la région de Rogersville, tu deviens un habitué à connaître la région de la Miramichi pas mal vite, car tous les services y sont centralisés.  Alors la route 126 est l’artère principale qui te dirige vers les M & M (Miramichi et Moncton).  La rivière Barnaby a toujours été un peu notre terrain de jeux, de la pêche récréative, du canotage au patinage, sans oublier le hockey sur glace.  La rivière est connue de tout le monde.  Il y a un truc : on peut la traverser sans se tremper d’une seule goutte.  Il suffit d’emprunter le pont à Buckley et le pont à Gill.  D’après mes connaissances, ces deux ponts sont seulement connus des gens locaux.  Grâce à mon tapis roulant, j’y passe à toute vitesse, plus précisément à 5.4 km à l’heure.  Je continue à la 126 pour dépasser Murray Settlement pour arriver à Barnaby River, un petit village de 250 habitants créé vers les années 1871.  Je continue ainsi mon parcours pour apercevoir à l’horizon la région de Miramichi.  C’est plutôt l’odeur du moulin qui me souhaite la bienvenue.

Le 594e kilomètre, j’arrive à Nelson

N’essayez pas de trouver Nelson sur la mappe.  En 1995, ce petit village fut amalgamé pour faire partie de la nouvelle cité de la Miramichi.  Nelson-Miramichi était initialement connu comme Dowey’s Settlement.  Il prit le nom de Nelson d’après Lord Amiral Nelson, commandant de la Royal Navy de l’Angleterre.  Situé sur le côté sud de la rivière Miramichi, Nelson est à deux pas de l’île Beaubear, lieu où les Acadiens ont établi camp lors de la période de la déportation en route vers Québec.  Ce camp était nommé camp de l’Espérance sous la direction Charles Deschamps de Boishébert.  La notoriété de Nelson nous proviendra de ses habitants.  Les Loggie’s, Burchill’s et compagnie, entrepreneur de brique et forestier, feront de Nelson une porte tournante dans le commerce néo-brunswickois.  Les Burchill établirent résidence à Nelson vers 1826.  C’est la même famille qui opérait l’entreprise de contreplaqué jusqu’à sa fermeture durant les années 1980.  Je connais ça, car mon père était opérateur dans la section écorceur (débarquer).  Cette famille était aussi sur la scène politique où le fils de George Burchil, Percival, siégeait à l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick et plus tard comme sénateur.

Je traverse la rivière Miramichi via l’ancien pont Morrisey, un pont si étroit qu’on doit tenir son souffle pour le traverser.  Selon la légende, Miramichi est tiré de la langue montagnaise Maissimeu Assi, voulant dire terre de Mikmag.  Je continue mon passage dans ce qui était anciennement Newcastle. Pour les habitants de Collette, pour des services en santé, il fallait se rendre à Newcastle.  C’est là que j’ai rencontré à un jeune âge notre médecin de famille, le Dr MacKenzie.  C’était aussi la 1re fois que je voyais un homme qui n’avait pas de crasse sous les ongles.  J’en étais impressionné!   Avant de partir vers Douglastown, je salue les 3 propriétaires de la New Maritime Beer Company, Matt, Brent et Adam / passionnés de la bière artisanale.


J’arrive maintenant à Douglastown et passe devant l’unique maison qui a évité d’être brulée durant le Great Miramichi Fire de 1825.  Il est encore catégorisé comme le 3e plus grand feu en Amérique du Nord.  Vingt-cinq pourcent de la forêt néo-brunswickoise y passa.  Douglastown est le centre du commerce en détail.  Je suis ému, car plusieurs magasins se forcent pour offrir un service en français.  J’ai même trouvé le journal l’Acadie Nouvelle au McDo.  Eh que les temps ont changé sur la Miramichi!  On peut reconnaître l’influence britannique en circulant sur le King George Highway; heureusement qu’ils n’ont pas adopté de conduire à la gauche de la route!  Après avoir admiré le pont du centenaire, je continue sur la route 11, l’autoroute des francophones encore en construction depuis le début des années 1960.  Pour avoir l’équivalence des Anglais, une autoroute à 4 voies ça va prendre plus que 4 voix.  Dès mon départ à la route 11, on peut y apercevoir l’île Middle à l’embouchure de la rivière de la Miramichi.  Cette île fut utilisée durant les années 1870 à 1880 afin d’y mettre en quarantaine l’arrivée des Irlandais communément nommés les Starving Irish; ces derniers de la famine qui se répandait en Irlande.  Par bateaux, ils se dirigeaient vers l’Amérique.  Les gouvernements les forcèrent à accoster à Middle Island vu qu’ils étaient atteints de la fièvre scarlatine et du typhus.  Beaucoup ont laissé leur vie.  Ce site est maintenant un site d’interprétation décrivant l’histoire de cette époque.  À quelques kilomètres plus loin, une autre île apporte son lot d’histoire.  Il s’agit l’île Sheldrake.  En français, on la nomme l’île au Bec-Scie.  Sa renommée monte en 1844 où l’île agissait comme lieu de mise en quarantaine initialement pour le choléra, mais aussi les habitants atteints de la lèpre.  Reconnu comme lazaret, celui-ci fut déménagé à Tracadie dès 1849.  En marchant sur le pont de la rivière Bartibog, une enseigne attire mon attention.  CAMP Sheldrake.  Il s’agit d’un camp d’été pour jeunes basé sur les valeurs chrétiennes offrant des aventures de leadership, loisirs et artisanats.  Il est situé en face de l’île Sheldrake.  Encore une fois ma curiosité l’emporte.  La rivière Bartibog, c’est quoi son origine?  Bartibogfut, nommé en l’honneur d’un chef Micmac, Martholemew La Bogue.  Les micmacs le nommaient Balt Bogue, tandis que les francophones l’identifiaient plutôt Bartabogue.


Je me pointe au 630e kilomètre

Je longe la rivière Miramichi jusqu’au détroit de Northumberland.  De l’autre côté, j’aperçois la région de Baie-du-Vin.  Celle-ci fut colonisée par les Acadiens dès les 1740.  D’ailleurs, Baie Sainte-Anne s’affiche comme une communauté acadienne et francophone, même si elle l’écarte du trafic de la route 11.  Elle se distingue par son accent particulier, mais pour ceux qui les côtoient souvent, on y remarque que leur qualité du français est excellente, bien plus supérieure à plusieurs communautés francophones du sud-est du Nouveau-Brunswick.  Chapeau à vous, citoyens de la Baie!  J’en profite pour saluer 2 personnes extraordinaires de la Baie, Colin Thériault et Monique Martin. Qui dit Baie Sainte-Anne, dit Yvon Durelle.  Le Champion canadien de boxe dans 3 différentes catégories.  Il est reconnu grâce au fameux combat contre le pugiliste américain Archie Moore.  Ce combat est connu comme l’un des plus mémorables de l’histoire de la boxe canadienne.  J’envoie mes saluts au défunt Henri à Jos Cormier, chauffeur et support financier du boxeur et Alcide à Ferdinand LeBlanc, le plus grand supporteur et admirateur de ce boxeur acadien.

Je continue mon parcours du côté nord de la baie de Miramichi.  Quelques petites communautés affichent une enseigne, Oak Point, Barryville et New Jersey.  Là, j’éclate de rire!  Un petit village nommé New Jersey au Nouveau-Brunswick.  Par adonnance, il y a une ville nommée New Brunswick dans l’état du New Jersey. J’aurai tout vu!

Bon, la semaine prochaine, je serai à la recherche où commence la Péninsule acadienne.  




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La plus belle courbe d’une femme c’est son sourire                         Bob Marley