8e semaine

Je traverse à nouveau le fleuve Saint-Jean

En traversant le pont de la rue Westmorland, je me trouve à Fredericton-Nord où est localisée la première nation Saint Mary’s. J’ai peu de connaissance de cette région sauf que l’école secondaire Leo Hayes y est située.  Elle a une réputation de toujours avoir de bons athlètes en athlétisme et en course cross-country. J’emprunte la route 10 vers Minto.

Shantay à l’hôpital

On m’informe que Shantay a été obligée de se rendre à l’hôpital. Étant donné qu’elle doit avoir des médicaments pompés 24 heures sur 24, son cathéter commençait à faire défaut. Une visite à l’urgence confirme qu’elle doit subir une chirurgie d’urgence dès le lendemain matin. Heureusement, tout a bien été et son cathéter est réparé. Loin de sa famille dans un environnement peu connu, Shantay fait preuve d’un courage extraordinaire.

De mon côté, je bataille un virus : celui du va-vite,.va-vite aux toilettes avant qu’il soit trop tard. Pendant 3 jours, la diarrhée m’empêche de faire ma marche quotidienne. Il y a toutefois du positif dans chaque situation; à ma grande surprise, ma balance indique que j’ai perdu 5 livres durant ma semaine. La 2e surprise est que la perte de 5 livres n’était que temporaire, moi qui m’était vanté auprès de mes proches de ma perte de poids. C’est logique que la va-vite vide ton corps de tous les déchets, il est donc normal qu’elle doit aller rechercher ses énergies lorsque le système gobera des aliments. La morale de cette histoire est qu’il ne faut jamais se vanter d’avoir perdu du poids trop vite, car le corps humain est plus intelligent qu’on ne le pense.  Comme le dit l’expression :  Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

Pendant mon compte-rendu de la 6e semaine, le père de Shantay m’avait partagé comment il est difficile pour un parent de voir son enfant être atteint d’une telle maladie.  Cette semaine, c’est au tour de sa mère Marie de me faire part de ses craintes.

Avant le diagnostic:

Quand je voyais Shantay moins active, je pensais que c'était seulement l’adolescence qui changeait ses intérêts, qu’elle était en train de se transformer, puis qu’elle perdait l'intérêt dans les sports. Shantay ne m’avait pas dit qu’il y avait quelque chose qui la dérangeait. Elle n'est pas le type à parler à propos de quelque chose si la question n’est pas demandée. Elle n’est pas le type à se plaindre non plus. Peu importe le problème, elle ne montrait jamais qu’il y avait quelque chose qui n'allait pas.

En apprenant le diagnostic:

Je sentais comme si quelqu'un m'avait arraché le cœur du corps. Je ne pouvais pas croire ce que j’entendais. J’aurais aimé être là avec elle quand elle était à Québec pour demander mes propres questions aux docteurs, pour être là avec elle au cas où elle aurait voulu quelqu’un à qui parler. J’avais peur pour elle. J’aurais aimé qu’elle ait une belle grande vie sans s'inquiéter à propos de sa santé, vivre une vie normale.

Après le diagnostic:

Je suis toujours optimiste qu’ils [les docteurs] vont trouver un remède. Shantay a pris beaucoup de temps pour travailler sur son caractère très tôt dans sa vie. Puis elle a une endurance remarquable pour une fille si jeune. Je sais qu’elle a peur, mais elle ne le montre jamais. Elle a une bonne attitude positive envers tout ce qui se passe dans sa vie.

Merci Marie pour ton témoignage.


Avec le virus dans mon système, mon kilométrage de la semaine sera seulement de 22 kilomètres. Je ne pourrai pas atteindre le village de Minto. Toutefois, je passerai devant le camp d’internement situé entre Minto et Fredericton. Durant la 2e guerre mondiale, 26 camps d’internement furent construits au Canada dont celui situé à Ripples, l’unique aux provinces Maritimes où abritait 52 bâtiments. Le camp pouvait accommoder 1000 personnes. Initialement, il servait de camp pour les réfugiés juifs qui échappaient au régime nazi mais éventuellement un camp pour les prisonniers de guerre. Il a servi comme camp de guerre des prisonniers capturés incluant la marine marchande de l’Allemagne et de l’Italie en plus des citoyens s’opposant à la guerre. D’ailleurs, Camillien Houde, ancien maire de Montréal séjourna de 1940 à 1944 aux camps d’internement de Ripples et de Petawawa. Monsieur Houde s’opposait publiquement et fit campagne contre la souscription et invitait les hommes du Québec d’ignorer le National Registry Act. Il fut arrêté par la GRC pour sédition (incitation à l’émeute, à la révolte).

Là, une première pour moi.  Je marche dans l’une des circonscriptions électorales où l’on a élu le parti politique People Alliance of New Brunswick.  Malgré qu’on puisse nommer ce parti en français, je juge que l’idéologie du parti ne fasse honneur aux francophones en s’opposant au bilinguisme officiel et à la dualité. C’est ainsi que durant mes passages futurs dans cette circonscription, je dirai merci en français afin de faire part aux citoyens qui m’ont donné service que je suis bilingue mais francophone d’abord.  Ouf je dois commander un café au Tim Hortons à Minto dois-je dire un café double double comme l’expression anglaise ou un café avec deux sucres et deux crèmes...J’opte plutôt pour un thé vertben plus simple.

La semaine prochaine, je traverserai la région de Minto et Chipman.


Je vous invite à appuyer Shantay.

_ Par la poste :

           Comité d’entraide pour Shantay Cormier

              263 Chemin Grattan, Sainte-Anne-de-Kent NB   E4S 1B4

_ Ou par transfert électronique (e-transfer) info@jemarchepourshantay.com


Pensée positive de la semaine

Il n’y a pas de honte à préférer le bonheur                Albert Camus