Départ- 1er mai 2020

Depuis quelques mois, je planifie d’effectuer une marche de 3 000 kilomètres via mon tapis roulant dans le but de venir en aide à une jeune fille de Sainte-Anne-de- Kent. Shantay Cormier est atteinte d’une maladie complexe nommée l’hypertension artérielle pulmonaire.  Cette maladie affectait sa respiration à un point où il lui était difficile de fonctionner dans la vie de tous les jours.  La médecine moderne lui apporte secours grâce à des médicaments spécialisés.  Ceux-ci lui sont pompés directement au cœur via un cathéter.  Depuis lors, elle embrase la vie, elle fonce dans celle-ci à tout cœur.  Depuis septembre 2019, elle étudie au Toronto Film School afin de chérir son rêve d’enfance, soit de travailler dans le domaine du cinéma.  Au-delà des frais d’études estimés aux environs de 60 000 $, la famille de Shantay pourrait faire face à des coûts extraordinaires relatifs à sa situation médicale, pouvant même atteindre les 30 000 $.  Des frais de voyages à son spécialiste au Québec, des frais de fournitures spéciales, des  frais de voyages pour tests aux hôpitaux, pour en nommer quelques-uns; tout cela, dû qu’elle doit suivre un régime spécialisé, éviter les endroits propices aux microbes, incluant les transports en commun.  Ceci va occasionner des frais additionnels, vu qu’elle doit vivre et étudier à distance.

C’est ainsi que je me lance à l’aventure Je marche pour Shantay, tout en me faisant commanditer.  Objectif 10 000 $.

C’est parti …  J’embarque sur mon tapis roulant 5:38 a.m. et je marche pendant 60 minutes, réussissant un parcours de 5,4 km.  C’est ainsi que j’utiliserai le kilométrage afin de parcourir le Nouveau-Brunswick, le Québec, l’Ontario et une partie du Manitoba, jusqu’au moment où j’aurai atteint 3 000 km de marche.  Une marche virtuelle et une mappe virtuelle.  J’estime être au poste, ou plutôt sur mon tapis roulant, pendant approximativement 300 jours à titre de 2 heures de marche par jour.


Message de Shantay Cormier…...les débuts de la maladie

Je m’en souviens, vers la fin de 2015, comment mon endurance avait diminué.  J’avais été au Skyzone avec mes amis d’école, puis je n’étais pas capable de les suivre pour longtemps.  Je trouvais ça bizarre, car j’étais impliquée dans les sports depuis l’âge de 4 ans.  Ce n’était pas comme moi.  Alors, j’ai commencé à m’entraîner plus que d’habitude. Après plusieurs mois sans amélioration, j’ai questionné mon médecin de famille.  Elle m’a réassuré à plusieurs reprises que ce n’était rien de majeur, rien que plus d’activité physique pourrait régler.  Les années ont commencé à passer, sans de progrès quant à mon endurance physique.  En fait, mes symptômes n’ont fait que s’aggraver.  J’étais rendue à un point où simplement marcher m’essoufflait.  Il m'est arrivée quelquefois où j’ai manqué perdre conscience.  C’était énervant; je ne savais plus ma limite, les plus petites choses me mettaient sur mes genoux par manque de souffle.  

C’était en septembre 2018 que j’ai finalement vu un cardiologue.  Ma vie en fut bouleversée.  Fallait que je me rendre à l’Hôpital Dr-Georges-L.-Dumont immédiatement.  Il pouvait entendre un souffle dans mon cœur.  Durant cette prochaine semaine, j’ai entendu plusieurs mots que je n’ai jamais pensé pourrait s’appliquer à moi.  J’étais jeune et en bonne santé … mais des mots comme "heart murmur", "open heart surgery", "transplant", "veines bloquées", m’étaient tirés.  Les docteurs avaient besoin d'équipements plus avancés pour confirmer ma condition.  Ils m’ont alors envolé à l’IUCPQ, un hôpital qui se spécialise en cardiologie et pneumologie à la ville de Québec.  Moins qu’une semaine après mon rendez-vous avec le cardiologue de Moncton, j’avais un cathéter au cœur et j’étais diagnostiqué avec un cas sévère d’hypertension artérielle pulmonaire.  La condition était si avancée que je souffrais aussi d’insuffisance cardiaque.  J’étais à Québec durant un mois afin d’apprendre les méthodes antiseptiques pour que je puisse prendre soin au site du cathéter et d’être capable de gérer ma condition indépendamment.  À la mi-octobre, j’étais ravie d’être capable de retourner chez nous.  Les mois qui ont précédé Québec étaient pleins de visites à la City Hospital de Moncton, ainsi qu’à l’Hôpital Stella-Maris-de-Kent.  L’hôpital de Sainte-Anne était mon point d’urgence. Ils étaient au courant de ma condition et très accommodants.  La pleine équipe du programme Extra-Mural était toujours gaie et accueillante.  Aussitôt que ma condition fut stabilisée, mon prochain objectif était de retourner aux activités physiques.  C’est ainsi que j’ai débuté le programme Cœur En Santé à l’Université de Moncton.  Ce programme m’a redonné la confiance que j’avais perdue.  Alors, je me suis dit qu’il était temps que je poursuive le rêve que j’avais depuis mon enfance; l’industrie cinématographique.  

Présentement, je me trouve à Toronto, étudiante à temps plein au Toronto Film School avec un GPA de 4.24.  Je me trouve finalement dans un milieu qui m’inspire et me motive tous les jours; celui de travailler afin de réaliser toutes les histoires qui me tournent dans la tête depuis mon séjour à la polyvalente … L’École Clément-Cormier.

Shantay Cormier
Étudiante au Toronto Film School


Donc à chaque fin de semaine, je communiquerai de mon parcours virtuel, de mes résultats en kilomètres et des résultats en commandites …  En plus de quelques d’histoires d’intérêt et même drôles.

Bienvenue au projet...Je marche pour Shantay


Bernard Landry
Saint-Louis-de-Kent, N.-B.