7e semaine

Le 358e km, ça sent l’armée

Ça sent l’armée, c’est plus concentré dans la région d’Oromocto. C’est en arrivant que je me fais dépasser par des chars armés jusqu’aux dents, des tanks, des jeeps , des véhicules blindés et j’en passe.  Y a du trafic en titi, on se dirait au downtown Collette durant son pique-nique annuel. La base de Gagetown est le 3e plus gros employeur au Nouveau-Brunswick, la 2e plus grosse base au Canada. Fort de ses 1100 km carrés, elle sert de site d’entraînement à plusieurs unités de combats pour l’armée canadienne.
Ouvert en 1956,  elle était la base la plus imposante du Commonwealth. La planification était tenue hors discussion avec la communauté pour finalement apprendre que ces derniers feraient l’objet d’une expropriation.  Il parait que le mot expropriation était à la mode durant les années 1950 et 1960. Mactaquac et Kouchibouguac n’en sont que deux exemples mieux connus. À l’époque, la population de la région d’Oromocto comptait 661 habitants comparativement à plus de 9200 habitants au dernier recensement.

Les retombées économiques  sont importantes. La base génère plus de 200 millions de dollars à la communauté d’Oromocto et 900 millions de dollars dans l’économie de la province.  J’apprends que Oromocto tire son nom de la rivière d’Oromocto voulant dire eau creuse dans la langue Malésite. J’ai été  surpris d’apprendre que les acadiens y avait pris  domicile, mais le village fut incendié durant la guerre de la Saint John River Campaign en 1758. Probablement la même gang qui expropriait les acadiens dans toute l’Acadie. En 1783, les loyalistes arrivent comme à Saint Jean, les américains loyaux au roi d’Angleterre s’établirent à Geary, Oromocto et Lincoln.  Avant de partir d’Oromocto, il faut que je dise un gros bonjour à ma sœur Joanne. Elle est à l’emploi au civil pour les forces armées; comme son frère elle est fourrée partout afin de donner un coup de main à sa communauté.  Aider son prochain doit être dans notre sang ou notre diète à la poutine râpée. Elle est l’unique fille,  3 frères nés avant elle et 3 autres frères nés après elle, j’ose croire qu’elle est un rouage important sur la base.

Je poursuis ma route le long du fleuve jusqu’à Lincoln, un village nommé par le capitaine Glazier (un loyaliste) d’après son village natal au Lincoln, Massachusetts.  Lincoln possède  maintenant l’unique ferme expérimentale d’agriculture Canada au Nouveau-Brunswick après la fermeture de celle de Bouctouche.


Au 380e kilomètre, j’aperçois la capitale néo-brunswickoise

Jusqu’en 1783, on connaîtra la région de Fredericton  comme Pointe Sainte-Anne habitée par les familles acadiennes, mais avec l’arrivée des loyalistes,  ces derniers l’ont rebaptisée Fredericton en l’honneur du 2e fils du Roi George III, Fréderic. À noter que les acadiens étaient des colons depuis 1732 mais n’échappèrent  pas à la poursuite  du lieutenant  Hazel sous les ordres du général Monckton. En effectuant mes recherches, je m’aperçois que la version historique en français n’est pas la même que celle en anglais. Donc je prends pour acquis que celle en français est crédible.

En 1785, Fredericton sera choisie comme chef lieu du comté de York . Elle sera le lieu d’attractions d’institutions éducationnelles et religieuses. Le Kings College aujourd’hui UNB sera la première université au Canada de langue anglaise.  S’ajouteront le St Thomas College, relocalisé de Chatham à Fredericton et la relocalisation de l’école de droit de Saint Jean à Fredericton. La ville deviendra un chef lieu de l’éducation post-secondaire des provinces maritimes.

Pour Fredericton, la région de la capitale provinciale doit une partie de son essor grâce à  l’audace d’un acadien. C’est durant ces années que le premier ministre de l’époque 1960, l’honorable Louis J. Robichaud (un gars de Saint Antoine de Kent) bouleverse  l’univers politique du Nouveau-Brunswick. La venue du programme Chance égale pour tous abolira la gouvernance des chefs lieux de comté et de la centraliser à Fredericton, une réforme sans pareil qui avait pour but d’éliminer les disparités régionales. Le fait de centraliser le gouvernement à Fredericton  résultera à une augmentation de sa population. Le recensement de 1941 indiquait 10 062 habitants, celle-ci augmentera au-delà de 45 000 en 1976, en route vers 58 000 en 2016 ( notons que la ville a élargi ses limites).

Fredericton a plusieurs personnages de renommée, la majorité sont à caractères politiques. Mon intérêt se penche toutefois vers les personnages sportifs.  Willie O’Ree sera le 1er joueur noir à jouer dans la LNH, Danny Grant jouera  dans la LNH de 1965 à 1979 , il sera même récipiendaire du trophée Calder durant la saison 1968-69. Oui vous avez bien lu: le trophée Calder remis à la recrue de l’année. Toujours dans la LNH, c’est au tour de Jake Allen gardien de buts chez Les Blues de St Louis de bien faire paraître Fredericton. Mais la ville est plus que le hockey.  Marianne Limpert représenta le Canada en natation aux jeux olympiques d’été en 1992, 1996 et 2000; elle est médaillée d’argent.  Durant ma jeunesse , c’était le baseball qui était mon sport de préférence. L’arrivée des Expos de Montréal au baseball majeur ne fera qu’accroître mon intérêt pour ce sport. C’est avec stupéfaction qu’en 1989, mon équipe met la main sur le plus grand joueur que le Nouveau-Brunswick ait connu , un dénommé Matt Stairs. C’est ainsi que j’ai suivi la carrière de Matt Stairs dès ses débuts. Dans les ligues mineures,  il fait la pluie et le beau temps aux lanceurs adverses, il est vite connu comme un solide cogneur. Il grimpera les échelons jusqu’au baseball majeur.  Toutefois, la recrue doit déplacer les réguliers du club des Expos pour se tailler un poste.  Les Larry Walker, Marquis Grissom et Moses Alou sont considérés comme valeur sure;  c’est ainsi que son contrat sera vendu au baseball japonais (le Nippon Professional Baseball) où il jouera pour une saison. De retour dans le baseball majeur, c’est avec les Red Sox, les Athletics et les Phillies qu’il se taillera une réputation de l’un des meilleurs frappeurs de relève du baseball majeur. En 2008 ,il gagnera la série mondiale avec les Phillies et sera connu comme l’un des circuits les plus mémorables dans l’histoire des séries mondiales des Phillies.

Avant de sortir de la ville, je lance un salut à mes neveux: Darryl et ses 3 bouts de choux ainsi qu’à Mario à Simone et sa petite famille. Finalement, je n’ai pas brandi mon drapeau acadien dans la ville reine. Je sauve mes exploits pour le prochain comté.

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Pensée positive de la semaine
Le cellulaire rapproche ceux qui sont loin et éloigne ceux qui sont proche                

R/Mathias Landry
Président Richelieu International 1996